white as snow. SPARKLED

Il faisait noir. Le ciel était couvert d'un voile de nuages épais. Ils semblaient menaçants vus de la terre, dans l'obscurité de la nuit. Les étoiles étaient invisibles, ce soir-là. Autour d'elle, Vanilla ne voyait rien qui ressemblait à un équidé. Ni à n'importe quelle autre forme vivante. Elle n'arrêtait cependant pas d'espérer revoir Jennie un jour. D'un autre côté et en même temps, elle n'y croyait plus tellement. C'était si... prévisible, qu'elle ne viendrait pas. Sinon, la petite humaine aurait déjà retrouvé la jument grise depuis longtemps. La nature semblait paisible sous l'épaisse couche de neige. L'hiver était si agréable. On se sentait protégé par le blanc du décor, par le silence de l'environnement. Les animaux ne se faisaient plus entendre car la neige dans laquelle ces derniers marchaient effaçait tout son des pattes se collant au sol. De cette façon, même un étalon assoifé de juments et de pouvoir aurait pu paraître léger comme l'air dans ses mouvements qui auraient pourtant été naturellement lourdes. Vanilla, quant à elle, était couchée sur un des seuls endroits plats des grandes montagnes. De loin, elle devait être blanche comme neige, se fondre à la masse. Seul le bout de son nez et sa crinière, ainsi que quelques endroits de ses membres la trahiraient à cause de la couleur grise foncée qui la parcourait. Et encore, cela aurait simplement pu être de la neige sale. La jument adorait se coller au sol glacial de cette façon, cela lui permettait de réfléchir sans être dérangée tout en gardant la tête froide. Pouvoir penser à tout et rien sans avoir envie de s'évanouir à cause de la chaleur frappante. Parfois, elle devait agiter sa crinière pour chasser quelques insectes assez forts pour aller à une aussi haute altitude. Ils se faisaient rares mais c'était le seul dérangement qu'il puisse y avoir. Elle semblait seule au monde, pour seuls amis les arbres poussant sur ces pentes majestueuses. Mais elle ne l'était peut être pas tant que ça...

Frisquette mais loin d’être désagréable, le jeune étalon alezan avançait d’un bon pas. Il est vrai qu’il ne faisait pas chaud sur ces hautes montages mais il savait à quoi s’attendre, il était tout à fait prévu qu’il fasse froid si haut et surtout, dans la neige. Non vraiment, Grungy pouvait difficilement se plaindre, il le savait et après tout, il appréciait ce froid mordant qui vous pénétrait jusqu’à l’os pour vous faire trembler de tous vos membres. Il était revigorant et semblait agir bénéfiquement sur son genou antérieur droit. Il s’y était fait mal quelques jours plus tôt et désespérait de voir un jour la douleur s’en estomper. Et bien le froid agissait sur sa douleur comme un anesthésiant. Comment il s’était fait mal ? Bah c’était bien bête, il avait tout simplement trébuché en trottant et s’était fortement cogné son genou contre la pierre grise et dure sur laquelle il avançait. Lorsqu’il s’était relevé, son genoux le lançait juste un peu mais au fur et à mesure qu’il marchait, celui-ci avait enflé jusqu’à bloquer son antérieur. Notre bonhomme avait cependant continué à marcher quelques temps avant de décider de s’arrêter un peu. Sa marche forcée lui avait fait du bien, désengorgeant un peu le genou mais celui-ci le faisait toujours souffrir. Deux jours plus tard, la douleur était toujours là, c’est peut-être la raison qui l’avait poussé à rechercher le froid. Car alors qu’il marchait en boitillant un peu, il sentait la douleur s’en allait peu à peu. Bonne nouvelle qui le rempli d’une énergie nouvelle. Allongeant le pas, il tendit l’encolure et regarda quelques secondes le ciel d’un gris de plomb. Ca par contre, c’était mauvais signe. S’il ne se mettait pas à neiger dans quelques temps … Soupirant, l’étalon alezan décida de continuer sa grimpette tout de même. Il s’arrêterait au prochain replat qu’il trouverait et aviserait s’il devait redescendre ou non. C’est ainsi que notre bonhomme national continua sa montée, louvoyant entre les troncs imposants des quelques arbres qui poussaient là. Le silence l’entourait mais cela ne le dérangeait nullement. Ainsi, il pouvait réfléchir à son aise et cela lui faisait plaisir. Continuant sa promenade, il s’arrêtait parfois pour shooter dans quelques insectes trop téméraires.

Si au début de la grimpette, le paysage qui l’entourait était ponctué de plaque grise de pierre, il n’y avait plus ici que de la neige. Une neige blanche étincelante qui paraissait au premier coup d’œil pure. Sauf à certain endroit où un petit oiseau ou un petit animal avait laissé derrière lui l’empreinte discrète de ses pattes. Certes extrêmement silencieuse, il y avait tout de même une vie par ici. Laissant vagabonder son regard à droite et à gauche, l’étalon alezan cherchait d’autres traces vie. Mais il cessa bien vite cette recherche vaine. Les habitants de la montagne savait parfaitement se cacher dans leur élément de prédilection ; la neige. Ce qui n’était pas totalement le cas du jeune étalon. On aurait dit un petit feu follet qui se déplaçait tranquillement le long de la pente. Véritable torche allumée en pleine nuit. Malgré l’obscurité qui régnait sur les lieux, il restait difficile de ne pas le voir. Malgré tout, il continuait sa grimpette, tranquille et posé, faisant attention à où il posait ses pieds. Arrivant enfin sur un petit replat, le jeune étalon s’arrêta, soufflant fort de l’effort qu’il avait du produire pour arriver jusque là avec son genoux en mauvais état. Redressant la tête, il frissonna soudain. Ce sixième sens qu’ont les chevaux venait de le prévenir qu’il n’était pas seul. Mais avec l’obscurité ambiante, ses yeux n’étaient pas vraiment d’un grand secours. Son odorat prit alors le dessus et il chercha à détecter une odeur. Qu’ele ne fut pas sa surprise d’en trouver une équine ! Cependant, et malgré tout ses efforts, le jeune étalon alezan n’arrivait pas bien à localiser la source de l’odeur. Peut-être à cause du froid ou du grand vent qui soufflait de temps à autre. S’arrêtant donc de chercher, l’étalon alezan opta pour une autre technique, il hennit brièvement, comme s’il disait « Y-a quelqu’un ? Où es-tu ? ». Cela fait, il attendit tandis que l’écho de son hennissement se perdait dans le froid et le silence des montagnes blanches.

» Un lieu de rêve... [PV Sparkled Grungy]