Le noir n’est pas si terrifiant … [LB]

Le noir n’est pas si terrifiant …

Le chemin noir. Et bien, voilà au moins une raison pour dire que les chevaux ayant découverts ce lugubre endroit ne sont pas très futés. Ils auraient au moins pu trouver un nom plus original pour un chemin traversant une forêt sombre. Le chemin noir, c’est juste pour essayait de faire trembler un pauvre animal naïf qui se fit aux mots. Bien sûr, on ne peut pas dire le contraire, ce chemin est bien noir mais bon ya quand même mieux comme nom.

Moi, Schmerz, grand cheval noir, je me promène justement dans ce chemin noir. A vrai dire, bien que je fasse partie du clan de l’hiver, je n’apprécie pas forcément les couleurs sombres et les chemins lugubres. J’ai une préférence pour les belles vallées verdoyantes et ensoleillées que l’on peut trouver à plusieurs reprises sur les territoires de l’été. En plus, là-bas il fait bien plus chaud. Alors pourquoi je fais partie de ce clan au sang froid et au regard de glace ? Aucune idée. Je dois avouer que j’ai une passion grandissante pour la souffrance. N’aimez-vous pas les frissons que l’on ressent à voir la peur dans les yeux d’un autre. C’est comme regard le vide depuis le haut d’une falaise. On ressent comme de la pitié mêlée à un étrange sourire béat. Chose que j’adore.

Ne me demandez pas pourquoi je sillonne alors ce chemin noir comme ma robe. Je n’en sais strictement rien. Mes sabots m’ont guidé jusqu’ici et je tâcherais de leur dire deux mots quand ils seront dotés d’une capacité à penser. Etant bon cheval, j’avais décidé de ne pas les contrariés et j’avais continué sur ce chemin. La température à l’intérieur de ce bois sinistreux était dans les alentours de zéro voir deux degrés. Ça ne me gênait pas tellement à vrai dire puisque j’ai longtemps vécu dans les terres de l’hiver. Je dois même dire qu’habituellement il fait bien plus froid.

Mon sens de l’orientation savait exactement vers où j’avançais. Dans plusieurs heures, je serais à la plaine enneigée et puis plus loin encore sur les zones marécageuses là où il fait moyennement plus chaud. Ce qui voudrait dire qu’à la fin de la journée, je serais sur les terres communes des deux clans, là où il y a bien plus de peuples qu’à l’intérieur même des terres de l’hiver. Ça me permettrait de trouver une proie équine pour tenter de perfectionner mes attaques morales. Mais, en y pensant bien, qu’est-ce qui me prouvait que sur ce chemin noir je ne trouverais pas quelqu’un ? rien.